Walking on the rocks !
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- Créé le vendredi 4 mai 2012 22:08
- Écrit par Nicolas
Du 14 avril au 02 mai 2012
Après avoir trainés nos guêtres en Californie et dans le Nevada, nous voici en Arizona et en Utah. Ces deux états regorgent de zones de pleine nature et nous les abordons avec l’envie de bien en profiter !
Avec Alain et Claude, nous quittons Anne-Julie et Germain, leur rythme étant un peu plus lent que le notre (enfin, ça reste à voir), pour emprunter une portion de la mythique Route 66. La Route 66, vous savez ? Si, si la fameuse route reliant Chicago à Los Angeles, la route de Cars, la nationale 7 des américains !
Il faut se rendre à l’évidence, elle a pris un coup de vieux la Route 66 ! Ne restent que quelques motels défraichis, illuminés la nuit à grand coup de néons, des diners (les bars-restos banquette rouge à la Happy Days) rétros dans lesquels trônent des affiches de John Waynes, Elvis ou Marilyn, quelques general stores vendant plus de souvenirs estampillés Route 66 que de denrées alimentaires, et de beaux paysages.
Reste également une déco touristique mais pas désagréable faite de bric et de broc ayant trait à l’automobile des années 50-60 et plein de vieilles voitures retapées, ou pas. Le tout est assez kitch mais les enfants et les grands sont plutôt sous le charme.
Faut dire que tout ce qui a plus de 30 ans aux USA est considéré comme monument historique, ou presque. Cela résulte par une étonnante collection d’artefacts plus ou moins rouillés qu’on trouve à tout va, reconstitution de bâtiments historiques, mise en exergue de la conquête de l’ouest etc.
Après cet intermède historique, nous atteignons un géant, icône dont la renommée mondiale illustre l’idée même de ce qu’est un Grand Parc américain, j’ai nommé sa seigneurie le Grand Canyon. Que dire de lui, sinon que les superlatifs manquent pour le décrire : 445 km de long, 29 km de large en son point le plus écarté (16 dans la partie la plus touristique) et jusqu’à 1829 m de profondeur ! Creusé par le Colorado, les bords du canyon sont torturés, comme si le fleuve s’était au fil du temps lassé de creuser de-ci, de-là, et avait alors changé de direction pour s’attaquer à un autre morceau. Bref, un monument !
Nous passons notre première journée à parcourir le Rim, c’est à dire le sentier longeant le canyon.
Les vues s’enchainent toutes plus belles les unes que les autres, tantôt à l’est tantôt à l’ouest.
Nombre d’écureuils (squirrel) pas farouches pour un sou, quelques elk (version bodybuildée de nos cerfs) et des condors ponctuent le parcours de leur présence.
Le piquenique a lieu avec un panorama 5 étoiles !
Le lendemain, descendons un peu dans le canyon (la descente au fond demande une journée entière, et autant pour remonter !). Le chemin serpente le long de la paroi et épouse des crêtes aériennes ce qui donne de beaux points de vue.
Les couleurs sont flamboyantes : rouge, jaune, orange, qui se mélangent avec le vert des arbres et le bleu du ciel.
Les enfants marchent comme des chefs ; la présence de Claude et d’Alain n’y est certainement pas étrangère ! Nous arrivons à une étape intermédiaire, un plateau au sol rouge et offrant un beau panorama sur le canyon.
Il est temps de remonter. L’ascension se fait vaillamment et Claude et Alain offrent une glace aux garçons qui le méritent bien !
Alors que nous nous préparions à l’apéro, nous voyons débarquer nos cyclistes préférés qui viennent de battre leur record de distance en une journée et sur une étape de montagne s’il vous plait ! Comme il s’agît de gens sérieux, ils sortent de leurs sacoches une bouteille d’un litre de bière (en verre), un bocal (toujours en verre) de 500 gr de sauce tomate, de la viande et nous invitent à diner. Ils sont comme ça Anne-Ju et Germain, des cyclises épicuriens sacrifiant sur l’autel de la récupération musculaire quelques kilogrammes de plus à porter lors des étapes de montagne !
Vient le temps des séparations. Claude et Alain partent vers l’est et les territoires indiens, nos cycloglobetrotteurs restent visiter le Grand Canyon et nous, nous partons vers Page. Merci Alain et Claude pour ces bons moments passés avec vous ! Bonne route !
A Page, nous faisons un arrêt à Horseshoes Bend, un point de vue sur le Colorado en forme de fer à cheval.
Du désert de l’Arizona s’élèvent nombre de fleurs qui égaient de leurs couleurs le rouge du sable et le vert ternes des broussailles.
La vue sur Horseshoes Bend est toujours aussi impressionnante et vertigineuse.
Page est une petite ville bordée par un barrage sur le Colorado formant le lac Powell. Celui-ci sert à alimenter notamment la démesure de Las Vegas. Il offre en amont un lac aux rives spectaculaires.
Nous testons le système de soin américain et goûtons aux 120 $ la consultation (no comment) car Nadège nous fait croire à une crise d’appendicite. Alors nous nous posons les pieds au bord de l’eau le temps qu’elle se remette...
Vue, splendide sur Lone Rock, roues dans le sable, tout cela a un petit air de Baja que nous apprécions grandement.
Estéban et Titouan n’en demandaient pas tant et passent leurs journées à descendre la piste de quad proche de là avec leur VTT, ou à jouer dans l’eau.
Nous quittons l’Arizona pour entrer en Utah. Cet état, largement peuplé de mormons, offre nombre de parcs naturels magnifiques. Il a en outre une autre particularité : toutes les bières vendues dans le commerce sont limitées à 3,2° d’alcool. Comment allons-nous faire à l’apéro ?
Nous prenons donc la route pour Zion, notre prochain parc national. Nous y pénétrons par l’est et sa route magnifique passant au milieu de montagnes colorées et à la roche sculptée par l’érosion : le sandstone est en fait du sable qui a été compressé il y a des millions d’allées.
On a l’impression par fois de voir le sable fin ratissé d’un jardin japonais. On adore !
Le camping et la partie la plus développée du parc sont situés dans la vallée. Autour de nous se dressent des murailles multicolores, creusées par la Virgin River.
Nous partons faire une première balade sous les 34°C de la fin d’après-midi, si bien qu'Estéban se pare de joues rouge vif. De vrais montagnards !
Nous prenons un peu de hauteur et découvrons la vallée avec un peu plus de recul.
Nous passons un bon moment à observer un cerf 100 m en contrebas.
Le lendemain est dédié à la découverte du parc, c’est à dire alternance de petites randos à pied et de trajets en navette. Nous voyons des panoramas splendides, comme ici :
Et là encore, les 3 patriarches :
Nous allons notamment faire une petite boucle permettant d’atteindre une cascade et des trous d’eau, ce qui nous amène une fraicheur bienvenue.
Nous fêtons cette bonne journée en allumant un barbecue sur lequel nous faisons une belle et bonne grillade. « Oh Papa, on est revenu en Argentine ! » s’écrie Estéban en mordant à pleines dents sa côte de bœuf.
Aujourd’hui est un grand jour : Titouan et moi partons faire l’Angel Landing trail.
Il s’agit d’une rando escarpée donnant une superbe vue sur la vallée et dont les 800 derniers mètres sont vraiment aériens, à toute crête. Celle-ci fait en son point le moins large 80 cm. Heureusement les parties les plus exposées sont protégées par une main courante. Titouan est ravi de jouer les aventuriers !
Au sommet, la vue est … plongeante.
Titouan se drape dans un drapeau breton prêté par un groupe de français rencontrés au sommet : « c’est pour Papi Guy et Tonton ».
De retour, Estéban et Nad nous racontent leur journée. Estéban est tombé nez-à-nez avec un serpent à sonnette blanc et noir alors qu’il pédalait sur le sentier loin devant Nadège. La ranger questionnée sur le sujet lui explique qu’il s’agit d’un Kingsnake, l’un des plus dangereux et qu’il a de la chance de l’avoir vu car c’est assez rare (sic). Il y a des rencontres dont on se passerait !
En quittant Zion, nous effectuons une dernière rando sous la pluie. Nous sommes dans la partie supérieure du parc et marchons directement sur les sandstones. Tout le monde en redemande.
Nous roulons jusqu’à Red Canyon, une formation rocheuse rouge vif aux portes de Bryce Canyon. Le temps est malheureusement toujours couvert et il fait froid. Nous sommes remontés en altitude.
Nous trouvons un bivouac au Losee Canyon, juste à côté d’un panneau « no camping ». Etant un peu isolés, on tente le coup et bien nous en prend. Le lendemain, le soleil est de retour et Nad et moi faisons tour à tour la jolie balade d’Arche Trail.
Nous décidons ensuite de nous rendre à Bryce Canyon.
En cherchant un emplacement, nous tombons sur Anne-Ju et Germain. Quand je vous disais que Caracol n’était pas forcément plus rapide que les vélos…
Nous nous installons ensemble et alors qu’ils partent faire une balade à pied, nous glandouillons au chaud dans Caracol. Après une bonne soirée (forcément), ils repartent sur leur monture. A bientôt un peu plus loin !
Nous découvrons les points de vue au sud du parc avec Caracol.
Les points de vue s’enchainent jusqu’à finir en apothéose à Bryce Point et Inspiration Point, qui donnent directement sur l’Amphithéâtre !
Nous sommes au bord de celui-ci, la vue donnant directement sur une forêt d’hoodoos, ces formations rocheuses (presque sableuses) se dressant verticalement vers le ciel ! Titouan trouve que cela ressemble aux immeubles d’une grande ville. Mouais.
Nad et Titouan partent faire une belle rando de 3 heures, directement dans l’amphithéâtre. Le sentier monte et descend sans arrêt, contournant les hoodoos., arrivant jusqu’aux arbres en contrebas.
Ils se régalent pendant qu’Estéban et moi bricolons le marchepied de Caracol : encore cette foutue goupille !
A la nuit tombée, nous allons assister à un Ranger Program au Visitor Center. Il s’agît de conférences ou de randonnées que l’on effectue avec un ranger du parc et qui traitent des sujets propres au parc lui-même ou de sujets plus larges. Ils sont souvent passionnants et très didactiques. Le sujet du jour porte sur le soleil : de manière éclectique sont abordés aussi bien la naissance et la mort du soleil, son impact et son action sur un écosystème particulier, comment s’en servir pour récupérer de l’eau en plein désert, une analyse fort intéressante sur le changement climatique, des pistes de réflexions pour consommer moins d’énergie etc. Le tout est toujours plein d’humour mais porteur de messages clairs. S’en suit une soirée observation du ciel avec des télescopes dans lesquels nous verrons la lune, Venus, Mars et Saturne. Titouan est aux anges.
Après Bryce, nous décidons de trainer un peu sur ce plateau du Colorado riche en balades diverses et variées et en formations géologiques toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Nous nous engageons donc sur la Cottonwood Road, une piste s’enfonçant vers le sud dans le Grand Staircase-Escalante National Monument, un parc gigantesque regroupant des badlands, des canyons, des rivières et des déserts.
Nous sommes contents de retrouver de la piste, surtout que le paysage est beau, la piste bonne et la fréquentation nulle. Nous faisons étape à Grosvenor Arch, une magnifique double arche naturelle.
Nous trouvons un chouette champ où bivouaquer, certains de n’être pas déranger, les premiers voisins étant à une quinzaine de miles. Erreur ! A 10 heures du soir, un retentissant « meeeuuuuhh » nous fait bondir ! Un troupeau de vaches trouvant sans doute que nous n’avons rien à faire ici est en train de se frotter contre Caracol. Nous bougeons donc et allons finir notre nuit sur le parking de l’arche. Il y a des jours comme ça. On profitera au moins de la table pour le petit dej !
Nous poursuivons la piste jusqu’au Cottonwood Canyon où une petite rando nous attend.
La balade se déroule au pied et entre des falaises jaunes, suivant les méandres laissés par la rivière asséchée aujourd’hui.
Nous suivons les traces laissées par un coyote, dont la taille des empreintes est de la même grandeur que la main d’Estéban !
Les enfants crapahutent sur les bords du canyon et jouent les aventuriers, entre 2 poses.
Quitte à faire de la piste, autant continuer !
Nous partons donc pour Willis Creek, un autre canyon à une trentaine de kilomètres de là. Nous dégotons un bivouac sur le départ de la balade, au bord d’un ruisseau bordé de juniper trees.
Ce canyon présente, à la grande joie des enfants et aux grands cris de leur mère, un filet d’eau qui coule en son milieu. Ils s’amusent à le franchir avec plus ou moins de succès, testant l’étanchéité de leurs chaussures !
Les parois sont assez serrées et se referment en leur hauteur.
Nous nous régalons. Sur le chemin du retour, ayant voulu explorer un petit bras du canyon peu fréquenté, je tombe, devinez sur qui ? Sur Josette, le serpent à sonnette. Un clic et puis s’en va, on ne sait jamais.
Nous continuons notre exploration du coin par Kodachrome Basin, un parc d’état au nom équivoque. En effet, ce petit parc offre un relief varié aux sandstones de toutes les couleurs, avec comme particularité de nombreux sandpipes (monolithes faits de Sandstone).
Les sentiers de randos, intelligemment conçus, offrent des vues époustouflantes au coucher du soleil. Nous commençons par une courte balade illustrant le parc.
Alternant marche dans un canyon et sur un plateau surplombant le parc, nous enchaînons les vues panoramiques et imaginant là un camp secret d’indiens, ici le lieux d’une embuscade contre les tuniques bleus !
C’est aussi ici que nous fêtons mon anniversaire, premièrement en allant manger un hamburger dans un resto du coin. S’en suit une découverte d’un autre secteur du parc en famille et une belle rando en solo pour moi, avant de nous faire un bon asado pour diner. Merci mes chéris.
Cela fait maintenant un mois que nous sommes aux USA et, force est de constater, nous y sentons vraiment bien ! Une sorte de sérénité s’est installée et nous en profitons pleinement. Le pays nous plait par ses paysages et ses contrastes. En un mois, nous sommes passés de -10°C à 35°C, de -88 m sous le niveau de la mer à 3500 m d’altitude, nous avons vu de la neige, des déserts, des centres commerciaux gigantesques que nous fuyons, et la nature à l’état sauvage (et pas que dans les parcs). On est fan ! Le Mexique nous avait déjà émerveillé, les US enfoncent le clou.
Bien sûr la société américaine choque nos regards d’européens, notamment avec sa sainte consommation, son dieu Dollar, ses 4x4 V10 de 400 chevaux servant à aller au supermarché, ses laissés-pour-compte, ses excès en tout genre, son racisme latent et j’en passe. Mais ce n’est qu’une face de l’Amérique et nous avons appris lors de ce voyage à ne pas nous arrêter aux premières impressions. Nous découvrons également des gens sympas et plutôt ouverts. Prenons par exemple nos voisins de camping ce soir : 2 jeunes babos voyageant depuis Seattle dans un van VW à bout de souffle affichant fièrement sur sa vitre arrière « j’arriverai en UTAH ou j’irai à la casse », cette famille à 10 autour d’un feu de camp chantant Lay Down Sally accompagnés d’une guitare et dont le père viendra nous dire un timide mais touchant « je parle français un peu », ce fils de gersoise expatriée (si, si, le gersois s’exporte) me racontant ses voyages à Gavarnie etc. Bref, encore une fois, nous sommes heureux de jeter les préjugés à la poubelle et de nous laisser porter au gré des découvertes, qu’elles soient humaines, naturelles ou sociétales.
Et pendant ce temps là, du côté des enfants ...
CinéCaracol
Le tout en images avec le CinéCaracol.
Itinéraire
Voilà en gros l'itinéraire que nous avons suivi.
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